L’enquête a révélé des fragilités qui sont accentuées par la crise sanitaire et qu’il faudra intégrer dans des visions de développement des territoires.
Nombre de musées ont recours à des bénévoles, souvent âgés. Personnes à risque aujourd’hui dans le cadre de l’actuelle réflexion sur la pandémie, ils sont aussi des acteurs qui, à terme, ne pourront plus assurer le fonctionnement de ces structures, le plus souvent associatives. Il y a un besoin vital de trouver des porteurs plus jeunes.
Certes, ce n’est pas le rôle réglementaire des collectivités de pourvoir au remplacement de cet encadrement, cependant il sera indispensable de trouver des solutions, sous peine de voir disparaître des associations culturelles comme on peut déjà le constater, donc aussi des musées. Sans être le fond de cette enquête, on rejoint toutefois la problématique finale qui est de maintenir le tissu des musées tel qu’il était avant la pandémie. Dans une réflexion sur des solutions possibles, il n’est pas impensable que des mesures nationales puissent venir inciter à cette orientation des plus jeunes. L’avenir est dans un changement de paradigme.
Les musées sont une des clés de voûte du dispositif sociétal. Ils rapportent directement peu financièrement ; ils coûtent, mais ils sont un des piliers de la Culture et un levain indispensable pour l’attractivité touristique des territoires ruraux comme des villes de toute taille. Il est probablement temps de repositionner durablement la culture, le patrimoine, les arts qui ont toujours été, en toile de fond, les bases des civilisations.
Il faut rappeler que notre fédération, engagée depuis trois ans dans l’Education artistique et culturelle (EAC), aux côtés des enseignants, peut témoigner de la manière dont la compréhension du patrimoine, de la culture, des arts, participent directement à une évolution effective de la socialisation des jeunes, réalisée à travers les chantiers ainsi menés. Il suffit d’entendre leur témoignage pour comprendre l’importance et la solidité de la culture apportée par ces travaux de proximité associative.
Donner des références et un passé est essentiel pour tous, y compris pour des jeunes générations qui sont amenées à se chercher à travers des phénomènes de groupe, à défaut de se trouver un passé qui leur est proposé. Et pourtant, il est accessible tout près de chez eux par la culture, le patrimoine, l’histoire concrètement présents au sein des musées. Il ne faut donc pas abandonner ceux qui se dévouent pour faire vivre ces équipements culturels, mais au contraire les renforcer au cœur des territoires. Au-delà de les aider à passer une période sanitairement, humainement et économiquement difficile, cette enquête doit être l’opportunité de renouveler notre l’ambition d’en faire un vecteur privilégié dans les activités de transmission intergénérationnelle.