Les effets de la crise sanitaire sur les musées de Bourgogne-Franche-Comté. Partie 6 : quelles préconisations ?

Les résultats de l’enquête sont riches en pistes à suivre.

Sur l’ouverture

Le fonctionnement, les contraintes sont différentes selon la taille des musées, les surfaces occupées, le personnel bénévole ou salarié, les activités proposées… Les modalités de gestion et d’accueil des musées municipaux ne sont pas ceux des musées associatifs ou privés.

Des solutions communes sont possibles, mais la différenciation sera nécessaire. On ne pourra définir des seuils et des modalités d’ouverture sans avoir la connaissance des sites auxquels s’adressent les mesures à appliquer. La mise en place d’instructions générales, s’appliquant uniformément à tous, reviendrait à ne tenir pas compte des spécificités. Or, l’enquête a permis de mesurer combien les sites sont divers, tous intéressants et recherchés, aptes à capter les visiteurs… à condition de leur permettre d’être ouverts.

Les mesures gouvernementales ne peuvent tenir compte de la multiplicité des situations. Il faut donc, dans un cadre général, déconcentrer les mesures au niveau préfectoral, voire des sous-préfectures, avec un contrôle de cohérence, pour tenir compte de la diversité des situations. Une ouverture réussie passera par la mise en œuvre délocalisée, adaptée, sur des objectifs partagés ; ne s’améliore durablement que ce qui se co-construit.

Il faut de la lisibilité, ce qui n’est pas le fort des décisions actuelles, et de l’anticipation, surtout pour monter des expositions temporaires, travailler sur le faire-venir, organiser la communication, prévoir son temps de latence. Le manque de lisibilité et le manque d’anticipation concernant la réouverture sont particulièrement pénalisants. Il faut disposer de tous les éléments « comme si on ouvrait demain ». Cette anticipation sera d’autant plus facile que le pilotage sera délocalisé.

Sur des mesures immédiatement opérationnelles

  • Développer (tout en respectant un protocole sanitaire suffisamment stricte) la fréquentation par les groupes scolaires, ce qui aurait l’avantage de maintenir une activité d’intérêt général certain. Pour cela, une liaison avec l’enseignement devra être organisée, soit au niveau départemental, soit avec les rectorats, comme cela est, par exemple, pratiqué dans le cadre des opérations EAC (Education artistique et culturelle dans les écoles et collèges).
  • Engager un travail sur le fléchage des musées, mieux indiquer leur situation par des panneaux directionnels sur les voies publiques qui manquent le plus souvent, surtout en zone rurale.
  • Avoir un référent au niveau des collectivités dans les territoires où cela est nécessaire. Ces propositions, non exhaustives, peuvent être mises en place très rapidement.

Sur la communication

Avoir un espace accueillant, des collections remarquables, un dispositif sanitaire de premier ordre ne suffit pas si le visiteur n’est pas au rendez-vous. La communication et la médiation sont essentielles pour faciliter la circulation de l’information, établir une relation avec le visiteur en devenir, donner une compréhension des expositions, constituer les éléments d’une pédagogie dynamique, faire connaître, intéresser, sensibiliser, donner envie. Il est souhaité une organisation de la communication plus structurée en incluant tous les musées. Les efforts louables et de qualité des organismes touristiques doivent être systématisés et étendus à tous
les sites. Nous aurons alors, non seulement un « faire venir » plus important, mais aussi une animation des territoires ruraux et des impacts économiques certains. Les responsabilités en matière de tourisme conjointement avec celles de la culture sont à penser davantage en transversalité.

Cette enquête a eu pour but de donner la parole aux musées, notamment ceux que l’on entend peu, que l’on ne voit pas tant ils sont petits, et qui pourtant participent à la vie économique et sociétale de notre pays.

L’étendue des réponses témoigne d’un réel besoin de prise en compte de leur situation, des efforts silencieux faits depuis des années, et plus spécialement en 2020, avec l’objectif de présenter des objets, des œuvres d’art, des collections qui donnent sens à celui qui vient les découvrir.

Tous ces musées ont témoigné. Dans le cadre tracé, leur action a été difficile, mais réussie. Leur seul but, dans le respect du prochain, est de pouvoir rouvrir rapidement pour vivre leur passion et l’offrir aux visiteurs. Il convient maintenant d’entendre et de comprendre ce qui a été dit.

Pour lire l’ensemble de l’enquête

Partie 2 : Avant la crise

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