Les effets de la crise sanitaire sur les musées de Bourgogne-Franche-Comté. Partie 4 : Les projections et les attentes pour 2021

Sur les capacités à rebondir des musées de Bourgogne-Franche-Comté

  • 34,5 % estiment pouvoir ouvrir normalement en l’absence de confinement et selon les protocoles connus actuellement.
  • 58 % pensent ne pas ouvrir à la date habituelle.
  • 8 % ont indiqué que l’ouverture dans les conditions actuelle est non rentable.
  • 48 % des musées comptent sur la mise en place d’expositions temporaires pour relancer leur fréquentation.
  • 48 % espèrent une reprise, tout en restant inquiets puisque 57 % sont préoccupés par une fréquentation qui pourrait être en retrait en regard des années précédent le COVID.
  • Alors que 14 % estimaient que l’année 2020 serait une catastrophe pouvant entraîner leur disparition… parmi ceux qui ont répondu, seuls 4 % estiment que l’année à venir peut les voir disparaître.

Il n’a pas été possible de contacter les «pessimistes 2020», mais nous avons pu constater que plusieurs ont décidé de rester fermé en 2020 et en ce début 2021, ce qui est cohérent avec la difficulté à les interroger. Auront-ils toutefois la possibilité de « repartir » ?

Sur les attentes des musées de Bourgogne-Franche-Comté

  • 14 % souhaitent une aide à l’emploi. Le niveau d’intervention et l’effort demandé ne sont pas précisés.
  • 50,5 % expriment le besoin d’avoir une aide dans le domaine de la communication, renouvelant ainsi la demande déjà formulée et non satisfaite en 2020.
  • 14 %, en difficulté, ont besoin de subventions plus élevées pour faire face au défi de 2021, voire pour 2022. La demande est formulée autant par de petits musées de quelques centaines de visiteurs que par des musées accueillant 20000 visiteurs qui ont actuellement des niveaux de subvention de 30 à 50 %.
  • 19 % espèrent un mécénat plus actif pour leur venir en aide, partagés à égalité entre les classes 0 à 4 999 entrées et 5 000 à 70 000 entrées contre 24 % en 2020.
  • 12 %, concernant des musées de 3 000 à 70 000 entrées, demandent une aide scénographique.

En conclusion : L’essentiel des attentes porte sur la communication et sur l’aide à la scénographie. Il nous semble impératif d’y donner suite, soit à travers des structures existantes, soit, devant cette situation exceptionnelle, en faisant appel à une task-force provisoire durant la remise à flot des musées

Pour lire l’ensemble de l’enquête

Partie 2 : Avant la crise

Les effets de la crise sanitaire sur les musées de Bourgogne-Franche-Comté. Partie 1 : Les musées enquêtés

Comme en 2020, la taille du visitorat est la caractéristique la plus discriminante. Nous avons défini trois groupes :

  • Groupe 1 : Musée de fréquentation inférieure à 4 999 entrées par an.

  • Groupe 2 : Musée dont la fréquentation est comprise en 5 000 et 14 999 entrées par an.

  • Groupe 3 : Musée dont la fréquentation est supérieure à 15 000 entrées par an.

Quel échantillonnage ?

L’enquête porte sur un échantillon de 126 musées. Leur répartition, selon les derniers chiffres de fréquentation connus antérieurs à 2020, est la suivante :

  • Sites inférieurs à 5 000 entrées : 54 %
  • Sites compris entre 5 000 et 15 000 entrées : 26 %
  • Sites supérieurs à 15 000 entrées : 20 %

Le panel des répondants respecte au mieux cette répartition en se conjuguant avec une distribution équilibrée. C’est ainsi que l’on obtient la ventilation suivante :

  • Sites inférieurs à 5 000 entrées : 51 %
  • Sites compris entre 5 000 et 15 000 entrées : 25 %
  • Sites supérieurs à 15 000 entrées : 24 %

Le statut du musée

Les répondants sont le plus souvent communaux ou intercommunaux en gestion directe (53 %) ; viennent ensuite les associations (35 %), certaines étant en gestion déléguée ; 11 % sont des musées privés.

40 % sont labellisés « Musées de France » ; 6 % sont classés « Maison des illustres » et 2 % sont « Ethnopôle ».

Un report de leur localisation sur une carte de la région confirme leur bonne répartition, qui est, bien évidemment, aussi corrélée à la densité des musées selon les territoires.

L’accueil et les équipements offerts

L’ouverture

Les périodes d’ouvertures sont très variables. Cependant, un peu moins de la moitié sont ouverts toute l’année, principalement des musées municipaux (33 %) ; les musées associatifs participent à hauteur de 10 % et les musées privés de 6,5 %. Ils ne sont que 14 % à fermer durant la période d’hiver, avec une répartition indépendante du statut et de la taille.

Les équipements

Les trois-quarts des musées disposent d’un parking pour voitures et / ou autocars. Il s’agit principalement des sites hors grande agglomération. 62 % possèdent une boutique et 22% une cafétéria ou un distributeur automatique.

A noter que 43 % des musées disposent de lieux de verdure comme des parcs ou jardins.

Pour la visite en elle même, tous ne proposent pas les mêmes services. Plusieurs musées, nécessitant des commentaires, des témoignages ou une interactivité avec des compétences, ne proposent que des visites guidées (12 %). La moitié ne met pas à disposition de documents de visite autres que les cartels ou panneaux explicatifs dans les salles. Les visiteurs bénéficient d’audioguides ou de présentation audiovisuelle pour 16 % des lieux.

Pour lire l’ensemble de l’enquête

Partie 2 : Avant la crise

Notre enquête sur les effets de la crise sanitaire sur les musées de Bourgogne-Franche-Comté. Partie 3 : Focus sur l’année 2020

Mis en avant

Sur l’ensemble des musées, en excluant ceux qui ont dû fermer en 2020 (environ 7 % selon nos estimations), la perte d’entrées a été de 54 % en nombre et de 56,8 % en valeur.

Si l’on segmente par catégories, on obtient une perte financière de :

  • 59,1% pour les musées ayant moins de 5 000 entrées
  • 59 % pour les musées ayant entre 5 000 et 14 999 entrées
  • 50,5% pour les musées supérieurs à 15 000 entrées

Pour les musées associatifs et privés

Leur cas est sensible, car ils ne sont pas adossés à une structure qui peut compenser les pertes subies, comme cela peut être le cas des musées municipaux.

On peut estimer les niveaux de pertes comme suit :

  • 59,6 % pour les musées inférieurs à 5 000 entrées
  • 58,9 % pour les musées de 5 000 à 14 999 entrées
  • 56,6 % pour les musées ayant une fréquentation supérieure à 15 000 entrées par an

Les niveaux de pertes financières sont semblables à ceux de l’ensemble des musées. Il n’y a pas de corrélation entre les pertes et le régime juridique, ni même la taille car les taux constatés sont équivalents.

Une légère note d’optimisme

Les contraintes réglementaires ont eu pour conséquences de conduire à une fréquentation de proximité aboutissant à un taux de visiteurs français plus élevé… mais cela ne compense en rien les pertes subies, et n’ouvre pas sur les visiteurs étrangers qui peuvent constituer une réserve de croissance à rechercher.

Sur le fonctionnement

  • 25 % ont eu recours au chômage partiel
  • 56 % ont rencontré des problèmes dus aux contraintes techniques de mise en
    œuvre du protocole sanitaire
  • 12 % se sont déclarés éligibles au Plan de Relance

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Partie 2 : Avant la crise

Les alentours méconnus de Vézelay, le 26 septembre 2020

Après une bien longue période sans visite, nous sommes heureux de nous retrouver pour découvrir les alentours de Vézelay, grâce à tous ceux qui ont organisé cette belle journée.

Rendez-vous était pris devant l’église Notre-Dame de Saint-Père sous Vézelay. Avec l’aide de Catherine Gras nous allons découvrir les trésors de ce chef d’œuvre de l’art gothique flamboyant ; l’église a été achevée en 1455 et placée sous le patronage de St Pierre aux liens au XVIe siècle ; nous admirons le fronton qui a pu servir de modèle à celui de Vézelay et le porche ou narthex et ses nombreux personnages sculptés. La nef est sobre et élégante, les bas-côtés forment un déambulatoire autour du chœur, avec cinq chapelles rayonnantes. Des figurines et feuillages ornent certaines colonnes, les fonts baptismaux sont carolingiens.

Après cette belle visite nous partons vers les Fontaines Salées : visite du site archéologique et du centre d’accueil et de découvertes. Des sources salées y ont été exploitées à partir du néolithique ; un sanctuaire y a été édifié au 1er siècle, complété d’un établissement thermal jusqu’au 4e siècle.

Après un bon déjeuner qui nous a bien réchauffés et rendu des forces nous allons voir les deux ponts qui ont donné son nom au restaurant. (photo 6)

Catherine Gras nous fait ensuite découvrir l’église Saint-Jacques le Majeur d’Asquins, située sur une colline en face de celle de Vézelay, et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des chemins de Compostelle. L’église date du XIIe siècle et a été très remaniée jusqu’au XVe siècle. Dans la sacristie nous admirons des fresques du XVe siècle, découvertes en 1967 : le martyre de St Sébastien et la vie de St Eloi, une procession. Les piliers sont entourés de boiseries du XVIIIe siècle, et nous pouvons admirer de nombreuses peintures sur bois, sur toile ou sur pierre, ainsi que les statues de la même époque.

Et enfin nous allons visiter l’église Saint-Germain de Vault de Lugny. L’église date probablement de la 1ère moitié du XVIe siècle ; elle est ornée de magnifiques fresques du XVIe siècle, restaurées récemment, consacrées à la passion du Christ ; nous admirons aussi d’autres peintures murales sur les murs, un Christ en bois polychrome, le maitre autel et la chaire réalisés au XIXe siècle ; et le dallage de l’église constitué de pierres tombales d’avant 1750.

Après cette grande journée passionnante nous nous séparons en espérant nous revoir bientôt.

Merci à Catherine qui nous a accompagnés dans les visites de ces belles églises, et un grand merci à tous les organisateurs de ces beaux moments ;

 

Le musée Lucien Roy de Beure, consacré aux combattants de la Guerre de 1870 à la Guerre du Golfe

Le musée Lucien Roy est un musée privé, situé dans la localité de Beure à 5 km de Besançon. 

Les douze salles du musée Lucien Roy contiennent de riches collections depuis la Guerre de 1870 jusqu’à la Guerre du Golfe : plus de deux cents mannequins en uniformes, des armes de toutes sortes (neutralisées) et des munitions, des écussons, décorations et insignes, des tenues, casques, képis…des témoignages écrits, de très nombreuses cartes postales et lettres, des affiches, des maquettes et toutes sortes d’objets ayant appartenu à des militaires. Ces collections permettent de vivre avec le combattant les différents conflits, les documents sont le plus souvent des originaux, certains sont très rares. La plupart proviennent de dons et racontent « une histoire » celle du donateur. Ces documents sont très intéressants pour les scolaires et les militaires dans des rubriques différentes et c’est ce qui constitue la richesse du musée.

Pour visionner un clip consacré au musée.

Lucien Roy, oncle du créateur de ce musée, était un poilu de la Grande Guerre, blessé, fait prisonnier, il meurt en 1915. Son neveu, Jean Cretin, ancien résistant et militaire (Indochine, Algérie) a commencé à rassembler des « souvenirs » personnels, puis a recueilli des dons de ses collègues, de ses amis, de relations…le tout prenant une importance qu’il n’avait pas imaginée au début. Il en a fait un musée auquel il a donné le nom de son oncle pour perpétuer le nom de la famille qui disparaissait.

Le musée Lucien Roy est géré par une Association (loi 1901), constituée uniquement de bénévoles et n’ouvre qu’à la demande pour les groupes (à partir de 5 personnes) et pour les journées commémoratives : autour du 8 mai et du 11 novembre. Chaque année, il ouvre gratuitement ses portes pour les Journées du Patrimoine de septembre. Les visites sont commentées par un professeur d’histoire, des militaires ou des armuriers.

En pincer pour le musée de la pince

Franchir la grille du musée de la pince, c’est pénétrer la mémoire du village, c’est emboîter le pas aux virtuoses du marteau et de la lime qui, voilà plus de deux siècles, fabriquèrent une infinie variété d’outils et de pinces selon une technique originale pour répondre à toutes les demandes des plus classiques aux plus farfelues.

Ce musée est un authentique document qui perpétue le savoir-faire de ceux qui ont investi leur intelligence, leur ingéniosité, leurs forces dans la fabrication d’outils aussi parfaits que variés

Il contient de véritables trésors : les vitrines d’exposition, reflet de la production d’alors, celle qui a porté le renom de Montécheroux à Hanoï en 1887 lors de l’exposition coloniale des comptoirs de l’Annam et du Tonkin et qui a été récompensée à l’exposition universelle de Paris en 1889 ; celles mobiles, qui devaient séduire la clientèle aux foires de Bâle, de Stuttgart ou d’ailleurs.

Pour en savoir plus, un petit film

Si ces merveilles trônent aujourd’hui au musée, on le doit à la ténacité de François Armbruster, ancien directeur de F.M.X (Forges de Montécheroux) qui a su faire en sorte qu’elles témoignent publiquement et de façon durable du talent des hommes et des femmes d’ici .

Presque la totalité des objets exposés appartenaient au patrimoine des usines.

Quelques dons personnels ont peu à peu complété ces richesses : les miniatures de Rodolphe Lamy, d’Armand Dormois, de Charline, la collection de Francis Ritter …

Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un profond respect du passé. » RENAN

Ce musée force le respect à l’endroit de ces ouvriers qui dans des conditions matérielles particulièrement pénibles, ont su créer, s’organiser, s’adapter à la demande, utiliser les énergies nouvelles et les moyens de communication pour faire leur place dans la société des hommes, ont réussi à faire admettre le nom de leur collectivité de Tokyo à New-York, en passant par Buenos-Aires, Montévidéo et l’Afrique du Sud…

Il atteste le dynamisme de ceux qui ont organisé à travers le monde entier, la distribution de ces produits dont ils étaient fiers.

Il incite à une singulière modestie : les générations actuelles qui disposent d’une technologie sophistiquée, de moyens de transport rapides, de la connaissance des langues, d’une publicité agressive et convaincante par la multiplicité des médias, sont parfois incapables d’aller vendre leur production sur le trottoir d’en face, éprouvant par là-même la vanité de fabriquer.

Il incite à la nostalgie : 350 ouvriers, une activité bourdonnante, 1200 habitants, le chant joyeux du marteau sur l’enclume, la lumière sécurisante des feux de la forge…Alors qu’aujourd’hui…

Sur le Lomont verdoyant et fleuri, le musée vous accueille à nouveau avec des aménagements pour rester prudents . Réservation préalable et port du masque.
Démonstration de forge les dimanches et jours fériés

« L’arbre et l’eau », un parcours sur les Hauts de Gevrey et Nuits, à réaliser en famille, édition 2020

Mis en avant

La Gaule celtique s’étendait, d’ouest en est, de l’Armorique à l’Helvétie. Elle englobait des populations différentes. Des Eduens habitaient la zone du jeu et la ligne de Vougeot à Urcy séparait leur territoire de celui des Lingons. Cette « frontière » était surveillée par des postes de guet aménagés au sommet de différentes buttes géographiques.

Pour participer à ce jeu, vous devez vous inscrire en donnant votre nom et votre adresse dans le lieu choisi pour le retrait d’un carnet d’énigmes :

Cette année il n’y aura pas de journée de lancement.

Ce carnet, composé de trente six pages, comporte :

  • le texte des énigmes avec pour chacune l’emplacement pour consigner les réponses ;
  • et pour guider vos promenades, une carte générale de localisation de l’ensemble des 30 communes concernées ;

Selon l’évolution de la situation liée au COVID 19, des livrets réponses sur papier pourront être acquis, ou non, dans les lieux ci-dessus et sur le site gallo-romain  d’Arcenant les 19 et 20 septembre lors des Journées Européennes du Patrimoine.

Quelles sont les conséquences sur les « petits musées » de Bourgogne-Franche-Comté de la crise sanitaire due au COVID19 ?

L’analyse des conséquences sur les « petits musées » repose sur les 41% de réponses reçues jusqu’à ce jour au questionnaire que Patrimoine et Environnement BFC a envoyé le 5 mai dernier, réponses réparties sur l’ensemble du territoire de la région.

Pour en savoir plus sur le questionnaire adressé aux structures muséales : Conséquences sur les petits musées de Bourgogne-Franche-Comté de la crise sanitaire due au COVID19, enquête

Pour en savoir plus sur les résultats chiffrés de l’enquête : Conséquences sur les petits musées de Bourgogne-Franche-Comté de la crise sanitaire due au COVID19, résultats de l’enquête

Il a donc précédé de quelques jours la demande de la DRAC sur la situation des musées en regard de leur possibilité et conditions d’ouverture. Etant d’objectifs différents et complémentaires, il n’y a, semble-t-il, pas eu d’interférence entre les deux enquêtes.

Ce questionnaire s’est attaché dans un premier temps à obtenir une photographie « administrative » du répondant puis de son fonctionnement, et enfin des éléments relatifs à son équilibre financier en cette période de crise.

Il a ensuite cherché à préciser les conséquences de la situation actuelle sur leurs activités et sur leurs attentes.

Sur leurs caractéristiques :

La moitié fonctionne sous forme d’association, même lorsqu’elles sont adossées à une commune qui peut posséder le fonds. Toutefois, un peu plus d’un quart sont des musées gérés directement par une collectivité(commune, intercommunalité, département) sans interface associative. 15 % sont entièrement privés.

Un tiers de ces musées sont ouverts toute l’année ; presque la moitié d’entre eux sont fermés en hiver, souvent de novembre à mars, fonctionnement principalement corrélé avec leur situation géographique en petit bourg ou dans des communes rurales. Quelques-uns, très petits, ont une ouverture à la demande.

Il est intéressant de souligner que l’immense majorité proposent des dispositifs tournés vers le visiteur. La médiation humaine y tient toujours une place primordiale avec 85% de musées proposant des visites guidées et les deux tiers qui ont des activités incluant des scolaires – ce qui, par contrecoup, pose problème pour la distanciation physique actuellement. Près du tiers de ces musées dispose d’audioguides, ce qui n’était pas si courant encore récemment, et 43% proposent de la documentation en prolongement de leur apport direct lors de la visite. Ils expriment une véritable volonté d’être plus qu’un lieu de compilation et de conservation, en souhaitant donner du sens à ce qui est proposé et en incitant le visiteur à participer à l’ interprétation du contenu.

Pour ces musées, « montrer et faire connaître » n’est pas suffisant, il faut aussi faire entrer le visiteur dans le monde qui lui est présenté.

L’accueil physique n’est pas non plus négligé puisque la plupart des sites possèdent une boutique, disposent d’un distributeur ou d’une cafétéria et mettent à disposition un parc ou un jardin. C’est un aspect moins connu qu’ils ne valorisent sans doute pas suffisamment.

Il est à noter que 47 % des sites bénéficiaient d’une fréquentation en hausse au cours des dernières années et que 32% avaient une fréquentation stable. Ces deux indices sont révélateurs de l’intérêt que la population attache à ces « petits musées ». Elle leur reconnaît un apport de connaissances pour eux – individuellement et en famille- qui se diffuse grâce à la communication de ces musées, mais aussi par le bouche-à-oreille. Une enquête visiteurs pourrait certainement en trouver une confirmation parmi les 77 % de visiteurs qui viennent en individuels ou font partie de groupes et qui, français, témoignent ainsi de la proximité plus ou moins forte avec la situation géographique du musée. Les liaisons avec le monde scolaire sont importantes et représentent 18% des visiteurs. Associatifs ou appartenant à une collectivité, ils sont un outil de développement des parcours d’Education Artistique  et Culturelle.

Il est à remarquer que 86 % des visiteurs sont français. Les étrangers viennent principalement de Belgique, d’Allemagne, à un moindre niveau des Pays-Bas et de Grande-Bretagne, mais aussi de suisses dans l’est de la région.

On peut également souligner que 46% de ces musées travaillent avec le milieu culturel environnant et sont partenaires de manifestations de proximité, ce qui est un atout, mais qui, dans le contexte actuel, représente un handicap pour leur relance. Ils ne peuvent pas forcément compter sur cet apport événementiel cette année, puisque de nombreux festivals sont annulés en vertu de la règlementation administrative ou parce que les organisateurs craignent une perte financière.

Sur leur fonctionnement :

Leurs structures sont majoritairement légères. Un quart n’a pas la possibilité de faire appel à des salariés. La plupart de leurs activités reposent ainsi sur le bénévolat et un peu sur les saisonniers (1.1 en moyenne). Si l’on exclut ceux qui adossés à une collectivité, emploient plus de 10 ETP, la moyenne ressort à 2.2 ETP pour les  sites restants. On comprend dès lors les difficultés qui peuvent être attachées à leur gestion en cas de cessation provisoire d’activités du à une situation particulière comme celle que nous vivons actuellement.

Ce faible nombre de salariés, que l’on pourrait prendre comme un avantage car il y a peu à compenser en cas de départ, est en fait un réel inconvénient, car les bénévoles ne sont bien souvent pas en mesure de faire face durablement à la charge de supplémentaire de travail pour relancer l’activité. En outre, plus encore dans une petite structure, la perte d’un salarié est toujours une perte économique car il part avec sa compétence, ses connaissances, son expérience qu’il est difficile de retrouver rapidement.

Une structure importante peut jouer sur le foisonnement, ce qui n’est pas le cas de petites entités comme ces musées, qu’ils soient associatifs, privés ou de collectivités.

Les équilibres financiers sont assurés à 31 % par les recettes sur les entrées et, par les ventes de produits et autres moyens d’autofinancement, à hauteur de 30%. Aussi, ce sont 61 % des produits du compte d’exploitation qui sont, en très grande partie, directement impactés par une fermeture prolongée du site.

Les collectivités territoriales accompagnent ces musées interrogés à hauteur de 30% en moyenne, ce qui est une reconnaissance directe de l’ intérêt public qu’ils représentent

Sur l’influence du confinement :

Les situations sont variables et dépendent des ouvertures habituellement pratiquées. Le nombre de jours perdus escomptés jusqu’à la réouverture est d’environ 68 jours au moment de l’enquête, ce qui traduit bien un confinement appliqué à la mi-mars. Les recettes perdues s’étalent sur une plage de 2 000 à 50 000 euros avec une moyenne établie à 14 730 euros. Comme il est indiqué dans le document « Résultat de l’enquête », plus d’un tiers a eu recours au chômage partiel.

Les pertes financières sont importantes dans la grande majorité des cas mais n’ont pas toujours le même impact. Les structures dont l’équilibre repose essentiellement sur les entrées ET les ventes subissent clairement les effets du confinement. Les moins sensibles appartiennent au groupe des sites à entrée gratuite, souvent municipaux, qui n’attachent pas leur survie financière aux recettes.

Plusieurs sites s’inquiètent de leurs résultats financiers lorsqu’une grande partie de leurs recettes sont attachées à la venue de groupes scolaires qui ont bien évidemment annulé leurs demandes et dont seule une petite partie pourra être reportée sur l’automne.

Sur les réouvertures, les réponses sont très différenciées selon que le site ouvre toute l’année ou en partie seulement, partie qui peut être en dehors de la période de confinement.

Plusieurs associations ont indiqué ne pas pouvoir ouvrir par suite d’impossibilité technique, la préparation de la thématique pendant la saison 2020 devant se réaliser en mars ou avril pour une ouverture au cours du printemps. D’autres ne peuvent également ouvrir car les prestataires ayant prévu une intervention en mars et leur agenda annuel étant complet, ils ne peuvent compenser la neutralisation des mois de mars, avril et mai. Certains prestataires ont déposé le bilan. D’autres musées, en chômage partiel, n’ont plus le temps de préparation suffisant pour ouvrir prochainement. En d’autres cas, les expositions prévues ne sont plus possibles car l’artiste ou l’opérateur est maintenant indisponible ou lui-même a des difficultés notamment financières. Le résultat obtenu est toujours conditionné au maillon le plus faible.

Pour une minorité (25 %), la mise en œuvre se poursuivra avec une ouverture plus tardive, probablement en juillet, août voire septembre, sur des sujets qui auraient été présentés au début de l’été. Ces cas font partie de ceux qui n’ouvrent pas actuellement, ayant notamment considéré que l’ouverture serait non rentable.

Les difficultés rencontrées sont diverses. Des parcours de visite ont dû être réduits pour cause de salles trop petites, ne permettant pas la distanciation physique. Cependant les sites ont cherché la meilleure adaptation possible. Beaucoup ont joué la carte de l’évolution de l’offre pour 26 % d’entre eux ; 25% ont mis à profit ces deux mois pour repositionner et amplifier leur communication dans l’attente de la réouverture. Ces actions sont liées aux possibilités des responsables de faire appel aux compétences internes ou externes nécessaires et à l’estimation de leur fragilité en cette période; elles sont indépendantes de leur statut (associatif ou municipal).

Les musées ouvrant toute l’année s’attendent à une forte baisse de la fréquentation (jusqu’à 40 %) parce qu’il n’est pas possible de rattraper ces mois de confinement, mais aussi parce que le déconfinement incitera les visiteurs à découvrir des lieux plus éloignés. L’envie de s’affranchir des 100 km sera forte et l’on recherchera moins des activités de proximité. Or, ces musées drainent plutôt des visiteurs « de voisinage ».

La situation des autres musées est variable selon leur période d’ouverture.

Certains sites, sur le modèle des tiers-lieux, regroupent en un même espace des activités de sociabilité multiples (café, bibliothèque, accueil touristique) et se trouvent devant la difficulté de rouvrir ce lieu multiservices.

D’autres, en l’absence de groupes notamment scolaires qui permettait leur équilibre financier, doivent faire face à des coûts de fonctionnement supérieurs aux recettes des visiteurs individuels et ne peuvent ouvrir pour une question de rentabilité.

La situation est difficile pour 14 % des musées qui estiment que, sans évènement particulier, le risque d’une cessation définitive d’activité est sérieux. Ce serait d’autant plus dommageable que ces structures, qui ont perdu en moyenne plus 14 000 euros avec 1.5 ETP, enregistraient auparavant une hausse de leur fréquentation  révélatrice  de leur dynamisme et de l’intérêt de leur offre.

 Sur les attentes :

A l’exception des sites qui ne sont ouverts qu’en période allant de mai à octobre voire en été seulement (12 %), tous les musées estiment qu’il y aura une perte importante de fréquentation. La perte est estimée à plus de 20 % pour ceux qui ouvrent de Pâques au 1er novembre. Aussi, l’espoir d’un relatif rétablissement de la situation réside dans un accroissement très appuyé des visiteurs français de proximité ou plus éloignés. Il faudra savoir travailler sur le faire venir.

Pour 51%, le repositionnement de l’offre mais aussi de la communication préfigurait déjà de cette orientation.

Toutefois, il n’est pas certain que les dynamismes individuels soient suffisants. La juxtaposition des travaux engagés par chaque site n’aura sans doute pas l’impact d’une action structurée d’un niveau territorial plus global.

Sur les aides : 24% des sites ne demandent aucune aide. Ils ont des salariés (3 ETP en moyenne) et certains ont des pertes pouvant aller jusqu’à 25 000 euros. Ils reçoivent entre 10 000 et 25 000 visiteurs annuellement. Ils ouvrent sur toute l’année ; l’apport des recettes dans leur structure financière est de 20 % avec 70 % d’aides communales et intercommunales. Ils estiment pouvoir sortir des difficultés actuelles par un étalement des pertes dues au confinement.

C’est aussi, bien évidemment, le cas des sites qui n’ouvrent pas habituellement durant la période neutralisée par le confinement.

Ce n’est pas le cas des sites qui ouvrent plus partiellement et pour lesquels les mois de mars à juin apportaient des ressources importantes ou de ceux qui ne peuvent ouvrir par suite des difficultés à proposer une offre attirante en conformité avec la règlementation.

D’autres sites attendent une aide externe, car avec une moyenne de 0.25 ETP, ils n’ont pas les moyens de payer un emploi à temps complet qui constituerait une ressource pour mettre en place une offre diversifiée. Les subventions reçues représentent en moyenne 12.7 % de leur budget, soit la moitié des aides communales et intercommunales perçues par l’ensemble des répondants. Sans connaître les montants absolus, c’est bien cette perception de leur fragilité qui prévaut dans l’appel qu’elles font à davantage de soutien (32% souhaitent un renforcement des aides).

Une majorité de sites (51%) confirme leur besoin d’une communication importante, pour l’information, la sensibilisation et la mobilisation des prospects. Ils ont engagé ce qui était possible de leur part mais ils perçoivent que leur action sera insuffisante. Aussi, pour une pleine efficacité, ils souhaitent avoir un relais prononcé de la part des institutions. Des organismes du tourisme et de la culture (Conseil Régional, DRAC, Comité Régional du Tourisme, Comités Départementaux du Tourisme)ont, de toute évidence, une capacité plus à même de construire, avec eux, une réponse adaptée.

En conclusion :

La réactivité et le dynamisme de ces « petits musées » sont évidents à la lumière de cette enquête. Malgré cela, beaucoup souffrent fortement de la situation actuelle qui ne va pas se résorber rapidement. Leur fragilité les entraîne à ne pas attendre une solution venant de l’extérieur, mais à la créer par eux-mêmes.

Cependant, leur engagement a ses limites. Comme dans d’autres secteur de l’économie, le possible n’est pas  toujours du fait de celui qui est au cœur de l’évènement.

Les pouvoirs publics se sont engagés avec volontarisme à soutenir nombre de domaines qui constituent la colonne vertébrale de notre société. Certains des « petits musées » ont pu en bénéficier, notamment par le chômage partiel.

Sans surestimer leur poids dans l’économie en général, ces musées disséminés dans les territoires sont des points d’appui pour un développement qu’il serait dramatique de négliger.

Ils jouent, à leur niveau, un rôle de catalyseur sociétal, bénéficient d’une attention privilégiée de la part du public bien supérieure à ce que l’on pourrait estimer et sont un foyer de dynamisme qui peut faire école dans les espaces ruraux. Il n’est pas neutre de constater que pour 79 % d’entre eux, la fréquentation était en hausse ou se maintenait avant la crise.

Plus que survivre, ils souhaitent pouvoir reprendre leur développement. Pour cela, ils ont deux attentes, certes proposées par le questionnaire, mais qu’ils ont reprises sans ajout particulier. L’une concerne une aide financière et émane principalement de ceux qui en ont actuellement assez peu. La réponse ne peut venir que des institutions – Etat, Région et collectivités territoriales (le mécénat étant des plus aléatoires, surtout dans une période où la plupart des entreprises souffrent elles-mêmes des effets de la crise). La seconde aide attendue concerne la communication : faire connaître, mettre en valeur, donner au prospect l’envie de venir…

Ils ont fait ce qui était possible à leur niveau. Il convient de trouver au niveau interterritorial les décideurs qui sauront mettre en valeur cette dimension de l’économie, du tourisme, du patrimoine et de la culture en cohérence avec eux. Mais il faut se hâter ; le temps  leur est compté.

La Collégiale Saint-Martin de Clamecy (Nièvre), classée au titre des monuments historiques depuis 1840

En 635, l’’évêque d’Auxerre, Pallade, fait don de la « terre de Clamecy » aux moines de l’abbaye de Saint Julien. Vers 800, l’établissement des moines a prospéré : Clamecy est érigée en paroisse. Une église, dédiée à Saint Potentien, est bâtie à l’emplacement de l’actuel lieu de culte. En 1075, le vicomte Guy, institue un collège de huit chanoines pour en gérer les biens : une collégiale est née.

A la fin du 12° siècle ou au début du 13°, débute la construction de l’édifice actuel. Il est de style gothique et, jusqu’au 15° siècle, nous ne connaissons pas les étapes de sa construction. Mais en « l’an 1437 fut faicte la charpenterie du dessus de la nef » et en 1438, elle est placée sous le vocable de saint Martin.

En 1497, sous la direction du clamecycois Pierre Cuvé dit Balduc, commence la construction de la tour, entièrement financée par les habitants. Le calcaire est tiré des carrières de Basseville proches de Clamecy. Achevée en 1515, haute de 55 mètres, elle ressemble beaucoup à celle de la cathédrale de Nevers.

Ici, comme pour la façade et le portail dont l’édification commença dès la fin des travaux de la tour, c’est le gothique flamboyant qui s’imposa. La qualité, la finesse, la variété de leur décoration, justifient l’expression « dentelle de pierre » souvent utilisée pour les décrire.

Le portail est surmonté de quatre voussures qui illustrent, en 32 scènes sculptées, la vie de saint Martin (voir doc. 4). Il est encadré par des niches surmontées de dais, jamais pourvues de statues. Son soubassement est orné d’arcatures décorées de sibylles et d’apôtres. L’entrée est close par deux vantaux Renaissance.

En 1530, le roi François I°, visitant la collégiale s’écria : « Voilà une belle ratoire ! » en s’apercevant que les piliers à gauche du chœur fléchissaient dangereusement. Pour éviter un drame il finança l’installation de poutres et de traverses. Le superbe jubé, offert en 1525, par le chanoine Colas était peut être responsable de cette menace.

La Révolution dispersa les chanoines, provoqua la mutilation des statues du portail et ordre fut donné de détruire la tour. Heureusement, quelqu’un proposa de casser simplement les gargouilles et d’attendre que l’infiltration des eaux provoque la destruction de l’édifice. Après la chute des Montagnards, des chenaux permirent de sauver la tour. Depuis cette époque, elle est surmontée d’un drapeau tricolore, symbole d’unité nationale.

En 1847, Eugène Viollet-le-Duc mena une campagne de restauration qui sauva le bâtiment. Un faux jubé permit de faire disparaître les étais de François I°. Les gargouilles furent refaites sur les modèles originaux, la toiture qui couvrait la tour disparut et une rosace remplaça la fenêtre surmontant le portail.

En 1851, voulant sonner le tocsin pour regrouper les opposants au coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte, les Républicains attaquèrent les portes à coups de hache. Le 16 juin 1940, les combats pour la défense de Clamecy provoquèrent la chute des gargouilles de Viollet-le-Duc qui furent remplacées, à partir de 1943, par celles de Robert Pouyaud (voir doc.5).

Aujourd’hui, grâce aux campagnes de restauration menées de 1990 à 2007, vous pouvez admirer tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, un monument parfaitement réhabilité. Profitez-en !

Société scientifique et artistique de Clamecy

Une formation sur les ouvrages en pierre sèche

La Fédération française des professionnels de la pierre sèche (FFPPS) et le CAUE de Côte d’Or (21) organisent une formation pour les prescripteurs les 2 et 3 avril 2020 à Agey , proche de Dijon.

Cette formation a pour objectifs de transmettre les connaissances scientifiques et techniques permettant de comprendre les spécificités des ouvrages en pierre sèche et de pouvoir ainsi prescrire les réparations et constructions (éléments de diagnostic des pathologies et techniques de réparation des dommages endommagés, outils de dimensionnement d’ouvrages neufs).

Cette formation vous donne les moyens d’intégrer ces techniques dans vos projets et CCTP.

Public concerné: paysagistes concepteurs, bureaux d’études, architectes, techniciens, ingénieurs, agents des collectivités territoriales, …

PROGRAMME et INSCRIPTION

Cette formation sera animée par Eric Vincens, enseignant chercheur en génie civil à l’Ecole Centrale de Lyon, Gildas Bodet et Bruno Schneider, artisans muraillers en Bourgogne Franche-Comté.