Le vignoble de Saint-Apollinaire a désormais son livre : « Saint-Apollinaire : des vignes délaissées au clos nouveau ».

Vous voulez tout connaître de l’histoire du vignoble épleumien ? Ce sera bientôt possible grâce à l’ouvrage que s’apprête à publier l’association In Divio Veritas : « Saint-Apollinaire : des vignes délaissées au clos nouveau ».

Fruit d’un long et patient travail de recherches, cet ouvrage s’attache à retracer l’histoire du vignoble épleumien dans toute sa diversité et ses dimensions, historiques, géologiques et bien sûr humaines.

« Une histoire riche et tourmentée », selon les propres mots des auteurs, qui soulignent que « le vignoble de Saint-Apollinaire renaît aujourd’hui de ses cendres à travers la création du clos épleumien qui, par ses vendanges citoyennes et son parrainage de ceps de vignes, contribue à renforcer l’esprit village cher à ses habitants ».

Ouvrage disponible au prix de 29,50 € auxquels il faut ajouter 6,50 € de frais d’envoi par point Relay. Renseignements complémentaires. Roland Bugada – 5, impasse des Tilleuls – 21 850 Saint Apollinaire – France roland.bugada21@gmail.com, 06.50.10.73.30.

Retour sur les Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins 2021

Les JPPM 2021 se sont tenues les 26 et 27 juin 2021. Le thème retenu était «l’arbre». Ce rendez-vous s’est tenu sous le parrainage de Jean Pierre Pernaut.

L’arbre, indispensable à la vie, se retrouve plus que jamais au cœur des problématiques environnementales. Ressource naturelle, élément de biodiversité, c’est aussi un marqueur de paysage important dans les villes et campagnes de Bourgogne-Franche-Comté.

Quelques images des JPPM 2021 en Bourgogne-Franche-Comté, réalisées par M. Gérard Drexler.

Un prince moine héros polonais à Saint-Bénigne de Dijon

Connaissez-vous la dalle funéraire gothique de Ladislas Le Blanc ? Sa vie polonaise relève de l’épopée, sa vie bourguignonne fut beaucoup plus paisible. Sa dalle funéraire est visible dans l’église Saint-Bénigne de Dijon.

Héros polonais du XIVème siècle, Ladislas Le Blanc était Duc de Gniewkowo et le dernier membre de la dynastie polonaise des Piasts de Cujavie.

Pour en savoir plus, une vidéo de Gérard Drexler, Patrimoine et Environnement Bourgogne-Franche-Comté

Les pressoirs de Bourgogne, un patrimoine d’exception

Installé dans l’ancien Hôtel des Ducs de Bourgogne et lieu d’histoire de la culture de la vigne et de l’élaboration du vin, le musée du vin révèle la richesse de la Bourgogne viticole et valorise la singularité des Climats du Vignoble de Bourgogne inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Visionnez une vidéo consacrée aux pressoirs de Bourgogne, signée Gérard Drexler, Patrimoine et Environnement Bourgogne-Franche-Comté

Installé dans l’hôtel des ducs de Bourgogne depuis 1946, le musée du Vin de Bourgogne est le premier musée ethnologique français exclusivement consacré au patrimoine viticole. Au cœur de Beaune, avec presque 1000 m2 d’exposition permanente sur deux niveaux, le musée est le lieu vivant de référence sur le vin et les métiers associés. A travers l’évocation de l’histoire de la viticulture, des pratiques viti-vinicoles, de la tonnellerie, du négoce, de l’œnologie, les collections témoignent de la construction historique de la Bourgogne viticole et de ses vins.

Un « Miroir des Princes ». immanquable

En partenariat exceptionnel avec le Musée du Louvre, le Musée Rolin d’Autun et le Musée Vivant Denon de Châlons tiennent jusqu’au 19 septembre une exposition qui fera date. « Miroir du Prince » fait le point sur le mécénat artistique des plus hauts dignitaires de la Cour des Ducs de Bourgogne, Nicolas Rolin en premier lieu, et éclaire, en miroir, le faste culturel du XVème siècle bourguignon. Immanquable. 

Vidéo sur l’exposition Miroir du Prince, auteur Gérard Drexler

Dans l’aura des Ducs, les hauts dignitaires de la cour de Bourgogne, hommes d’Église, nobles et officiers, développent un goût assuré pour l’art et les objets luxueux. Par mimétisme, ils commandent des œuvres aux grands artistes de cour de l’époque, mais  aussi aux artistes locaux : Jan Van Eyck, Rogier Van der Weyden, Claus de Werve, Jean de la Huerta, Antoine le Moiturier ou encore Pierre Spicre et les Changenet, enrichissant considérablement le patrimoine des cités dans lesquelles ils résident et officient.

Tout comme Autun qui apporte un regard renouvelé sur les grandes commandes artistiques des familles Rolin et Clugny, le volet chalonnais s’articule autour de figures de grands commanditaires. Il fait la part belle à Nicolas Rolin, chancelier du duc Philippe le Bon, et à son épouse Guigone de Salins, en mettant l’accent sur une de leurs grandes fondations, l’Hôtel-Dieu de Beaune. Jean Germain, évêque de Chalon-sur-Saône, a également joué un rôle important, dans l’installation et la diffusion de l’Ordre de la Toison d’Or dont il avait été nommé grand chancelier par le duc Philippe le Bon.

En parallèle de ces grandes figures de commanditaires, l’exposition Miroir du Prince replace dans son contexte un événement chalonnais qui a été relaté dans de nombreuses chroniques de l’époque : le Pas d’Armes de la Fontaine des Pleurs (1450), tournoi chevaleresque et courtois au cours duquel le chevalier Jacques de Lalaing a remis son titre en jeu pendant un an sur l’île Saint-Laurent, alors que, jusque-là, les pas d’armes ne duraient que quelques semaines, voire quelques jours.

Bénéficiant de prêts français et étrangers prestigieux et inédits, l’exposition présente pour la première fois réunis sculptures, peintures, vitraux, tapisseries, manuscrits, dessins, objets précieux, qui sont autant de témoignages du rôle de ces hauts fonctionnaires dans la création et la diffusion de foyers artistiques sur le territoire.

Pour en savoir plus lien vers le site internet du Musée Denon

Les effets de la crise sanitaire sur les musées de Bourgogne-Franche-Comté. Partie 5 : Quelle réouverture pour les musées ?

Les inquiétudes de plusieurs musées exprimées à la suite du confinement du 17 mars au 11 mai 2020 ont conduit la Délégation régionale Bourgogne-Franche-Comté de la Fédération Patrimoine-Environnement à lancer une enquête en avril 2020 auprès d’un échantillon représentatif de 126 musées, afin d’avoir une vision sur les difficultés, mais aussi sur les besoins. Les 41 % de réponses ont donné lieu à une synthèse diffusée en date du 22 mai 2020.

La crise sanitaire se poursuivant, nous avons procédé à une nouvelle investigation, à partir du même échantillonnage, en reprenant majoritairement le même questionnaire, actualisé des interrogations apparues depuis l’année passée. Le taux de réponses est de 86,5 %, témoignant d’un besoin évident de s’exprimer sur « l’état de l’union », en profitant de l’enquête pour faire part de ses inquiétudes et de ses attentes, voire de ses aspirations.

La situation d’aujourd’hui, avec ses incertitudes, un manque de visibilité évident souvent reproché aux décideurs publics, rend plus nécessaire encore un cadrage politique qui permette le fonctionnement des musées tout en s’inscrivant dans la réussite de la lutte contre le virus.Musée de Bibracte DR

La richesse de la présente démarche tient non seulement à un taux de réponses rarement atteint, mais aussi à la diversité des répondants, par leur statut, leur taille, leur type d’activités, leurs équipements, leur attractivité.

C’est, à notre connaissance, la seule enquête qui se soit adressée à tous les musées quels que soient leur taille, leur objet, leur fréquentation, les services offerts et les équipements.

Les contacts directs avec plus de 90 % des répondants nous confortent sur notre absolu devoir de ne pas négliger ceux que l’on pourrait qualifier de « petits musées ». Forte est la tentation centralisatrice de s’intéresser aux grands porteurs culturels « en agglomération » et d’oublier les territoires ruraux ou de bourgs et petites villes qui paraissent moins essentiels, parce qu’ils sont moins identifiables, moins connus et sans relais réel.

Nous souhaitons que l’éclairage donné par cette consultation puisse constituer des éléments de base avant décisions à venir concernant ces activités qui ne sont pas que culturelles et qui devront être prises au plus haut niveau.

De quoi et de qui parle-t-on ?

L’éventail des musées ayant répondu est très large. Il comprend de grands musées, comme ceux de Dijon, Besançon, Belfort, Sens, Chalon-sur-Saône, Autun, Nevers, Bibracte, des musées labellisés «Musée de France», «Maisons des illustres» ou «Ethnopôles», des écomusées… mais aussi de très nombreux musées plus modestes, sans aucun label, comme l’étonnant Musée de la Pince au Pays Horloger du Haut-Doubs. Sur l’ensemble des répondants, la fréquentation moyenne est de 15 000 visiteurs par an. Notons que 74 % sont situés dans des communes rurales ou dans de petites villes ayant moins de 20 000 habitants. Avec une moyenne de 8 700 visites annuelles, ils accueillent la moitié des visiteurs de l’ensemble recensé. Enfin, pour compléter la présentation, il faut savoir que 55 % sont dans des communes inférieures à 5 000 habitants et accueillent 33 % des visiteurs.

Les musées sont majoritairement bien équipés (voir l’analyse détaillée en partie 2 de l’enquête) ; ils offrent un accueil de qualité, tant par les conditions matérielles de la visite que dans l’accompagnement culturel.

Ils sont fortement présents dans les territoires ruraux. C’est une donnée d’aménagement et d’animation des territoires que l’on pourrait très probablement mieux utiliser. Nous sommes en présence d’un équipement culturel qui ne fait pas partie naturellement des atouts que l’on promeut. Il est peu intégré à la vision d’un développement rural. Or, l’enquête montre qu’avant la crise sanitaire, les sites «ruraux» enregistraient des hausses significatives de fréquentation. 33 % avaient une fréquentation en hausse et 86 % étaient en hausse ou stables. Il conviendrait de
regarder davantage ces musées comme des instruments culturels, patrimoniaux et artistiques, assurant une large présence culturelle dans les zones rurales comme dans les villes de toute taille, mais faisant aussi partie des moyens de valorisation pour aider au développement économique rural et donner une vision plus dynamique et attractive des territoires ruraux.

Sur l’impact de l’année 2020 : Les mesures administratives prises au cours de l’année 2020 pour combattre la pandémie ont bien évidemment conduit à une nette baisse des revenus par les entrées des musées, toutes catégories confondues (hors gratuité habituelle). Elle oscille entre 50 % pour les grands musées à 60 % pour les plus petits, quel que soit le statut, public, associatif ou privé.

Plusieurs musées ont dû mettre leurs activités en sommeil pour éviter la fermeture définitive. Les deux tiers étant tournés vers les écoles, les mesures appliquées aux scolaires ont nettement mis en danger plusieurs d’entre eux.

Une faible part a recouru au chômage partiel, principalement des musées associatifs.

La grande majorité s’est mobilisée pour repositionner les offres au public, communiquer davantage pour continuer d’exister, dans l’espoir d’une réouverture future, et parfois se rappeler aux collectivités qui semblaient les oublier. En illustration (anecdotique ?) : certains ont fabriqué du pain, des gaufres, des pizzas, pour maintenir un lien avec l’extérieur. Près de la moitié a monté des expositions temporaires et ainsi préparer 2021. Après l’inquiétude de mars 2020 et même si elle reste présente aujourd’hui, chacun a cherché à sauver son activité, quel que soit son statut : imagination, travail sur les modes de fonctionnement, réflexion-action sur la communication (contenus et modalités), mise en place d’expositions temporaires réaffectables aux conditions encore inconnues de 2021, toutes activités auxquelles il faut ajouter les tâches de conservation qui restaient et restent indispensables.

Dans la discrétion, les équipes de musées, petites ou grandes, ont réalisé un remarquable travail pour maintenir une activité en 2020, sauver leur musée pour plusieurs d’entre eux, notamment en tentant d’anticiper sur ce que sera 2021. Plusieurs témoignages font état d’une grande fatigue physique et intellectuelle de tous, personnels et encadrement, qu’il sera nécessaire de prendre en compte si l’on veut pouvoir compter sur ces forces opérationnelles de notre culture.

En ce début d’année 2021, plusieurs inquiétudes sont exprimées lors de cette enquête :

En premier, pour les musées associatifs et privés, vient la crainte d’une fermeture en l’absence de visibilité sur 2021. Un musée évoque 100 % de pertes financières, ayant dû réaménager ses horaires et ouvrir gratuitement pour attirer un plus grand public.

En second, le peu d’aide de la Région laisse dubitatif plusieurs musées associatifs sur l’intérêt qu’ils représentent pour ces responsables. La crainte d’un désengagement de l’État auprès des collectivités territoriales accentue cette préoccupation concernant l’incidence de ces mesures sur les subventions et les budgets culturels.

Plusieurs remarques portent sur les ruptures socio-économiques, toutes en lien avec l’activité des musées, résultant de :

  • la fermeture des cafés, restaurants, hôtels essentiels pour attirer un public dans l’espace rural ;
  • l’absence des manifestations rurales (marchés, vide-greniers, foires, fêtes locales,
    concerts…) qui ont écarté des petits musées de campagne de possibles visiteurs;
  • l’incompréhension de la prolongation de la fermeture des musées, face aux commerces (où le risque sanitaire est souvent plus élevé) et aux autres établissements culturels ouverts (bibliothèques, archives, qui peuvent proposer des expositions à leurs lecteurs).

Sur les mesures immédiates, les musées affirment avoir besoin des aides suivantes :

  • Une aide au maintien des emplois pour 15 %, notamment pour faire face à la reprise qu’ils espèrent en 2021 ;
  • Une aide en matière de communication, notamment pour être relayés sur les réseaux sociaux et sur des plateformes officielles ;
  • Une recherche de mécénat ;
  • Une aide scénographique (13 %) ;
  • Une aide à une adaptation des locaux aux mesures sanitaires (jauge, flux des visiteurs, gestion des entrées, vestiaire, accès aux toilettes, fourniture de masques et de gel…) ;
  • La création d’un lieu de partage et de coaching qui ne semble pas exister aujourd’hui.

Sur les instruments de la réouverture : Les musées sont majoritairement défavorables à des conditions d’ouvertures liées à un passeport sanitaire, mais ils sont plutôt favorables à la tenue d’un registre des visiteurs.

Pour lire l’ensemble de l’enquête

Partie 2 : Avant la crise

Les effets de la crise sanitaire sur les musées de Bourgogne-Franche-Comté. Partie 6 : quelles préconisations ?

Les résultats de l’enquête sont riches en pistes à suivre.

Sur l’ouverture

Le fonctionnement, les contraintes sont différentes selon la taille des musées, les surfaces occupées, le personnel bénévole ou salarié, les activités proposées… Les modalités de gestion et d’accueil des musées municipaux ne sont pas ceux des musées associatifs ou privés.

Des solutions communes sont possibles, mais la différenciation sera nécessaire. On ne pourra définir des seuils et des modalités d’ouverture sans avoir la connaissance des sites auxquels s’adressent les mesures à appliquer. La mise en place d’instructions générales, s’appliquant uniformément à tous, reviendrait à ne tenir pas compte des spécificités. Or, l’enquête a permis de mesurer combien les sites sont divers, tous intéressants et recherchés, aptes à capter les visiteurs… à condition de leur permettre d’être ouverts.

Les mesures gouvernementales ne peuvent tenir compte de la multiplicité des situations. Il faut donc, dans un cadre général, déconcentrer les mesures au niveau préfectoral, voire des sous-préfectures, avec un contrôle de cohérence, pour tenir compte de la diversité des situations. Une ouverture réussie passera par la mise en œuvre délocalisée, adaptée, sur des objectifs partagés ; ne s’améliore durablement que ce qui se co-construit.

Il faut de la lisibilité, ce qui n’est pas le fort des décisions actuelles, et de l’anticipation, surtout pour monter des expositions temporaires, travailler sur le faire-venir, organiser la communication, prévoir son temps de latence. Le manque de lisibilité et le manque d’anticipation concernant la réouverture sont particulièrement pénalisants. Il faut disposer de tous les éléments « comme si on ouvrait demain ». Cette anticipation sera d’autant plus facile que le pilotage sera délocalisé.

Sur des mesures immédiatement opérationnelles

  • Développer (tout en respectant un protocole sanitaire suffisamment stricte) la fréquentation par les groupes scolaires, ce qui aurait l’avantage de maintenir une activité d’intérêt général certain. Pour cela, une liaison avec l’enseignement devra être organisée, soit au niveau départemental, soit avec les rectorats, comme cela est, par exemple, pratiqué dans le cadre des opérations EAC (Education artistique et culturelle dans les écoles et collèges).
  • Engager un travail sur le fléchage des musées, mieux indiquer leur situation par des panneaux directionnels sur les voies publiques qui manquent le plus souvent, surtout en zone rurale.
  • Avoir un référent au niveau des collectivités dans les territoires où cela est nécessaire. Ces propositions, non exhaustives, peuvent être mises en place très rapidement.

Sur la communication

Avoir un espace accueillant, des collections remarquables, un dispositif sanitaire de premier ordre ne suffit pas si le visiteur n’est pas au rendez-vous. La communication et la médiation sont essentielles pour faciliter la circulation de l’information, établir une relation avec le visiteur en devenir, donner une compréhension des expositions, constituer les éléments d’une pédagogie dynamique, faire connaître, intéresser, sensibiliser, donner envie. Il est souhaité une organisation de la communication plus structurée en incluant tous les musées. Les efforts louables et de qualité des organismes touristiques doivent être systématisés et étendus à tous
les sites. Nous aurons alors, non seulement un « faire venir » plus important, mais aussi une animation des territoires ruraux et des impacts économiques certains. Les responsabilités en matière de tourisme conjointement avec celles de la culture sont à penser davantage en transversalité.

Cette enquête a eu pour but de donner la parole aux musées, notamment ceux que l’on entend peu, que l’on ne voit pas tant ils sont petits, et qui pourtant participent à la vie économique et sociétale de notre pays.

L’étendue des réponses témoigne d’un réel besoin de prise en compte de leur situation, des efforts silencieux faits depuis des années, et plus spécialement en 2020, avec l’objectif de présenter des objets, des œuvres d’art, des collections qui donnent sens à celui qui vient les découvrir.

Tous ces musées ont témoigné. Dans le cadre tracé, leur action a été difficile, mais réussie. Leur seul but, dans le respect du prochain, est de pouvoir rouvrir rapidement pour vivre leur passion et l’offrir aux visiteurs. Il convient maintenant d’entendre et de comprendre ce qui a été dit.

Pour lire l’ensemble de l’enquête

Partie 2 : Avant la crise

Les effets de la crise sanitaire sur les musées de Bourgogne-Franche-Comté. Partie 7 : une réflexion sur la pérennité des musées

L’enquête a révélé des fragilités qui sont accentuées par la crise sanitaire et qu’il faudra intégrer dans des visions de développement des territoires.

Nombre de musées ont recours à des bénévoles, souvent âgés. Personnes à risque aujourd’hui dans le cadre de l’actuelle réflexion sur la pandémie, ils sont aussi des acteurs qui, à terme, ne pourront plus assurer le fonctionnement de ces structures, le plus souvent associatives. Il y a un besoin vital de trouver des porteurs plus jeunes.

Certes, ce n’est pas le rôle réglementaire des collectivités de pourvoir au remplacement de cet encadrement, cependant il sera indispensable de trouver des solutions, sous peine de voir disparaître des associations culturelles comme on peut déjà le constater, donc aussi des musées. Sans être le fond de cette enquête, on rejoint toutefois la problématique finale qui est de maintenir le tissu des musées tel qu’il était avant la pandémie. Dans une réflexion sur des solutions possibles, il n’est pas impensable que des mesures nationales puissent venir inciter à cette orientation des plus jeunes. L’avenir est dans un changement de paradigme.

Les musées sont une des clés de voûte du dispositif sociétal. Ils rapportent directement peu financièrement ; ils coûtent, mais ils sont un des piliers de la Culture et un levain indispensable pour l’attractivité touristique des territoires ruraux comme des villes de toute taille. Il est probablement temps de repositionner durablement la culture, le patrimoine, les arts qui ont toujours été, en toile de fond, les bases des civilisations.

Il faut rappeler que notre fédération, engagée depuis trois ans dans l’Education artistique et culturelle (EAC), aux côtés des enseignants, peut témoigner de la manière dont la compréhension du patrimoine, de la culture, des arts, participent directement à une évolution effective de la socialisation des jeunes, réalisée à travers les chantiers ainsi menés. Il suffit d’entendre leur témoignage pour comprendre l’importance et la solidité de la culture apportée par ces travaux de proximité associative.

Donner des références et un passé est essentiel pour tous, y compris pour des jeunes générations qui sont amenées à se chercher à travers des phénomènes de groupe, à défaut de se trouver un passé qui leur est proposé. Et pourtant, il est accessible tout près de chez eux par la culture, le patrimoine, l’histoire concrètement présents au sein des musées. Il ne faut donc pas abandonner ceux qui se dévouent pour faire vivre ces équipements culturels, mais au contraire les renforcer au cœur des territoires. Au-delà de les aider à passer une période sanitairement, humainement et économiquement difficile, cette enquête doit être l’opportunité de renouveler notre l’ambition d’en faire un vecteur privilégié dans les activités de transmission intergénérationnelle.

Pour lire l’ensemble de l’enquête

Partie 2 : Avant la crise

Les effets de la crise sanitaire sur les musées de Bourgogne-Franche-Comté. Partie 2 : Avant la crise

La fréquentation

En cohérence avec les 86,5 % de réponses et avec la représentativité de l’échantillon, l’étendue est importante, allant de 316 000 visiteurs par an à… 100 visiteurs annuels.

La fréquentation moyenne sur le territoire par site est 15 000 visiteurs par an, sachant qu’il convient de tenir compte de l’influence des plus grands sites. Les 74 % des musées situés en milieu rural, petites villes ou bourgs représentent une moyenne de 8 700 visiteurs par an.

Sur l’ensemble, 83% des musées ont un visitorat stable (48 %) ou en progrès (36 %) sur les dernières années avant la pandémie.

Les trois catégories de sites se partagent les hausses à la même hauteur de 12 % chacun. Se sont des sites que l’on peut considérer majoritairement comme thématiques, illustrant un personnage célèbre, un savoir-faire, une technique ou technologie mondialement reconnue, un ancrage historique unique, un fait ayant
marqué notre humanité… Les musées relevant des beaux-arts se partagent cette hausse à égalité avec les autres thématiques, avec une mention spéciale pour le musée de la capitale régionale qui a été entièrement rénové pendant la décennie précédente.

Notons qu’il n’y a pas de localisation particulière, ce qui invite à penser à une évolution plutôt générale de l’appétence de nos concitoyens. C’est aussi le moyen de découvrir les territoires notamment ruraux, justifiant les équipements en cafétéria ou les simples distributeurs si « l’on part » pour la journée.

Sur les sites recevant moins de 5 000 visiteurs par an

Nous avons réalisé des sous-découpages afin de restreindre le champ d’analyse et de donner une interprétation plus fine des situations rencontrées.

  • 20 % des musées reçoivent moins de 1 000 visiteurs par an.
    • Si 15 % d’entre eux sont en baisse, 25 % sont en hausse et 60 % affichent une belle stabilité.
    • Les sites en hausse sont thématiquement semblables à ce qui a été décrit ci-dessus. La taille ou la situation géographique ne sont pas les facteurs explicatifs.
    • Cependant, il apparaîtrait qu’une mention dans un guide ou un ouvrage de référence puisse être un déclencheur de visite.
    • De même, un site Internet est incitatif à la visite.
  • 25 % reçoivent entre 1 000 et 4 999 visiteurs par an.
    • 26 % d’entre eux enregistrent une hausse, 56 % sont stables et 18 % sont en baisse de fréquentation.
    • On constate que la majorité des sites en croissance concerne des musées associatifs (72 %).
    • On peut appliquer les mêmes remarques relatives au faire connaître. Il apparaît que le sujet proposé et une communication sur les réseaux sociaux sont de nature à développer le visitorat.
    • A noter que la période d’ouverture n’est pas discriminante. En revanche, on ne connaît pas l’incidence d’une modification, en plus ou en moins, de la période d’ouverture sur la fréquentation.

Sur les sites médians de 5 000 à 14 999 visiteurs par an

  • 16 % des musées reçoivent entre 5 000 et 9 999 visiteurs par an. 41 % d’entre eux affichent une hausse et 59 % ont une fréquentation stable. Aucune baisse n’est enregistrée dans cette sous-catégorie.
  • 7 % reçoivent entre 10 000 et 14 999 visiteurs par an. 42 % sont en hausse ; aucune baisse n’est enregistrée.

Sur les sites supérieurs à 15 000 visiteurs par an

  • 19 % reçoivent de 20 000 à 50 000 visiteurs par an, dont 45 % affichent une hausse et 35 % sont stables.

Relation entre visitorat et taille de la commune

Il nous est apparu qu’il pourrait être utile de trouver des concordances explicatives sur les raisons de la fréquentation. Une première idée serait de vérifier s’il existe une liaison entre ces visites, notamment leurs évolutions, et la taille de l’agglomération support.

La réponse se trouve dans les graphiques qui suivent, mettant les populations en abscisse et les visitorats en ordonnées.

Sur les sites inférieurs à 4 999 visiteurs par an 

Le graphe établit clairement que la distribution est aléatoire : le nombre de visiteurs ne tient pas compte de la population de la commune. Ainsi, à l’intérieur de cette catégorie, une commune de 378 habitants ou une commune de 7 400 habitants peuvent avoir un musée qui reçoit également 2 600 visiteurs par an en moyenne.

Le visitorat se décide bien évidemment selon d’autres critères, attachés à l’objet même du musée, mais confirmer que l’importance de la commune n’influence aucunement son choix n’est pas sans intérêt pour le développement des territoires. Cela donne toutes leurs chances aux petites communes de pouvoir participer au développement culturel en pleine ruralité.

La même approche sur les autres catégories donne un résultat similaire. Ce graphe des « petits musées » est parfaitement transposable et conduit au même constat.

Sur la catégorie « musées médians »

Sur les musées supérieurs à 15 000 visiteurs / an

Ainsi, les facteurs clés de succès ne sont pas liés une implantation dans un milieu à forte densité de population, mais résultent de bien d’autres éléments comme le sujet même de la proposition faite au visiteur, des objets d’exception quelle que soit leur nature, la qualité et le rafraîchissement des messages, leur ciblage, la médiation en général, une scénographie adaptée, un fléchage proactif des lieux, un faire-venir efficace, une intégration dans l’ensemble du dispositif institutionnel régional, voire national, notamment touristique, mais aussi dans les réseaux culturels, une notoriété acquise au fil des années,…

La typologie des visiteurs

  • Près des deux-tiers sont des visiteurs individuels adultes (62 %). Un autre tiers du visitorat (32 %) est constitué par des groupes sur réservation.
  • 67 % des musées accueillent des groupes scolaires, quasi uniformément répartis sur les trois catégories. Ils représentent 17,3 % du visitorat pour les musées supérieurs à 15 000 visiteurs par an, 17 % pour les musées « médians » et 19 % pour les « petits musées ».
  • L’immense majorité des musées accueille surtout des visiteurs français en temps normal, 86 % en moyenne, mais ce chiffre cache des disparités non négligeables. Un seul musée déclare formellement un visitorat entièrement français, tandis que 16 % des musées déclarent de 20 % à 67 % de visiteurs étrangers. Ils sont pour la plupart thématiques et situés non seulement dans des zones très touristiques,
    mais aussi dans des zones rurales hors des grands axes.
  • Si l’on peut se féliciter de recevoir principalement des habitants de la Région Bourgogne-Franche-Comté, le taux d’accueil des 14 % d’étrangers n’est pas sans poser question.

Parmi les visiteurs étrangers, on retrouve tout d’abord les principales clientèles européennes du tourisme régional : Allemands, Belges, Suisses, Néerlandais et Britanniques.

  • Les Allemands arrivent en tête avec 59 citations dont 24 en 1e position, 21 en 2e et 14 en 3e, devant les Belges avec 56 citations (respectivement 17 puis 19 puis 20).
  • Les visiteurs suisses, particulièrement présents dans les départements frontaliers et en Bresse, ainsi que les Néerlandais, ressortent ex-aequo comme 3es publics
    étrangers des musées avec 39 citations pour chacune des deux nationalités, les Suisses étant cités 15 fois en 1e position, 16 fois en 2e et 8 fois en 3e position, et les Néerlandais 11 fois en 1e position, 18 fois en 2e et 10 fois en 3e.
  • Les Britanniques, enfin, sont 5es avec un total de 28 citations (10 en 1e position, 8 en 2e et 10 en 3e).
  • Quelques mentions concernent des visiteurs d’autres pays européens (Espagne, Italie, pays scandinaves) et extra-européens (Etats-Unis, Australie).

Les moyens en personnel

L’Equivalent Temps Plein (ETP) est une information simple à appréhender, tout en ayant une bonne corrélation avec l’activité principale.

Les associations ont peu d’ETP salariés puisque la moyenne s’établit à 2,2 ETP contre 11 ETP pour les musées relevant de collectivités. Les associations emploient en moyenne 4,65 ETP bénévoles contre 0,7 pour les « municipaux » et assimilés. Elles font appel à 0,4 ETP saisonniers, contre en moyenne 4,2 ETP saisonniers aux musées municipaux, départementaux ou intercommunaux. Au global, l’ETP moyen ressort
à 10,95 agents.

Par catégories, les résultats sont les suivants :

  • Sur les sites < 5 000 visiteurs /an :

    • ETP permanents 4,8

    • ETP bénévoles 5,9

    • ETP saisonniers 2,6 8

  • Sur les sites de 5 000 à 14 999 visiteurs/an  :

    • ETP permanents 5,36

    • ETP bénévoles 1,7

    • ETP saisonniers 2,7

  • Sur les sites > 15 000 hors très grands régionaux :

    • ETP permanents 14,3

    • ETP bénévoles 3,25

    • ETP saisonniers 4,3

Les recettes

Les entrées

Le poids moyen des entrées dans les recettes exclut les musées dont les entrées sont gratuites, souvent hors expositions temporaires, ainsi que plusieurs réponses erronées (total des recettes supérieur à 100 %). Pour ce qui concerne les réponses exploitables, le taux moyen de recettes dues aux entrées est de 39 %, influencé en cela par celui de petits musées qui affichent un niveau de 100 % des recettes pour équilibrer leur budget. En les extrayant, nous retrouvons le taux de 31 %, résultat obtenu lors de l’enquête précédente réalisée en mai 2020.

Les boutiques

En excluant celles qui contribuent à moins de 1 % à l’équilibre budgétaire, nous obtenons un taux moyen de 20 % de la part des recettes dues aux boutiques.

Les subventions

Subventions locales

Le budget des musées municipaux est par construction équilibré par la collectivité. Aussi, nous nous attacherons ici aux aides reçues par les associations au titre de subventions locales, départementales, régionales et de l’Etat.

24 % des associations déclarent recevoir des subventions de leur commune ou intercommunalité, qui se répartissent comme suit :

  • 9 % reçoivent une subvention moyenne de 4,8 %
  • 6,5 % reçoivent une subvention moyenne de 13,7 %
  • 4 % reçoivent une subvention supérieure à 20 % (sites à faible fréquentation)

Subventions départementales

  • 15 % des musées obtiennent des subventions départementales concourant à 7 % de leur budget. En excluant le quartile le plus élevé, le taux moyen d’aide départementale est de 5 %.

Subventions de l’Etat et de la Région

  • 6,5 % des sites obtiennent une aide de l’Etat et / ou de la Région, en moyenne à hauteur de 11 % de leur budget.

Par catégorie, tout rattachement confondu, l’affectation des subventions se fait comme suit :

  • Petits musées, visitorat < 4 999 :

    • 26 % ont des subventions locales

    • 11 % ont des subventions départementales

    • 8,4 % ont des subventions de la Région ou de l’Etat

  • Musées de [5 000 ; 14 999]

    • 11 % obtiennent des subventions locales

    • 7,4 % ont des subventions départementale

    • 8,4 % ont des aides régionales ou de l’Etat

  • Musées ≥ 15 000 entrées

    • 12 % ont des aides locales découlant de leur régime municipal

    • 5,6 % ont des aides départementales ou intercommunales

    • 9 % ont des aides de la Région ou de l’Etat

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Partie 2 : Avant la crise